De gauche à droite : Bamdad Goudarzi et Thierry Hengen. Photo : Dominique Nauroy

Avec 337 jeux de données, c’est le premier contributeur du portail Open data. Sur son propre portail, le SIG-GR propose des cartes autour de quatorze thématiques et cent indicateurs transfrontaliers, allant de l’aménagement du territoire à la culture en passant par les questions énergétiques.

Ces cartes apparaissent sous différents formats et peuvent se présenter de manière statique (216 cartes) ou dynamique (374 couches interactives aujourd’hui disponibles).

« L’un des travaux importants a consisté à harmoniser les différentes données collectées par nos partenaires sous une forme unifiée et standardisée », indique M. Hengen : un préalable indispensable pour qui veut comparer, sur une même base, les données venant de Wallonie, de la région Grand Est, du Luxembourg, enfin des Länder de Rhénanie-Palatinat et de Sarre. Car le SIG-GR ne remplace pas les systèmes d’information géographique nationaux : il leur est complémentaire, en générant une base de données comparables et compatibles, ce qui facilite une analyse transfrontalière des diverses dynamiques qui traversent le territoire.

Cinq partenaires qui se concertent autour d’un portail

Proposer un vaste catalogue de données géographiques est une chose – et il brasse large, citons l’emplacement des bornes de recharge pour véhicules électriques, la densité de la population, les territoires les plus accidentogènes ou encore l’historique des flux frontaliers vers le Luxembourg –, s’assurer de l’actualisation de ces données en est une autre. C’est là un travail de veille massif, qui conduit le duo formé par MM. Hengen et Goudarzi à demander régulièrement à leurs partenaires leurs données les plus récentes.

Car ces partenaires constituent le premier public cible. L’information qu’ils entendent trouver sur ce portail doit en conséquence répondre à leurs besoins en termes de standardisation, de précision et d’actualisation des données. C’est l’un des buts des comités de pilotage, organisés tous les trois mois, de coordonner ces demandes. « Le consensus y est en général très fort », relève M. Hengen.

Si la mission peut se comparer à celle dévolue à Eurostat, ici la participation des partenaires est plus volontaire, ce qui peut rendre le travail de collecte plus ardu. Par ailleurs, le SIG-GR n'a pas pour vocation de valider les données, mais se borne à vérifier qu’elles sont compatibles.

Le SIG-GR s’assure par ailleurs de la diffusion des données qu’il a la charge de réunir. Elles sont ainsi accessibles et visibles également depuis le portail DataGrandEst. Toujours dans cette veine, un compte LinkedIn a été ouvert à l’automne, pour suivre l’actualité du SIG-GR, en complément d’une newsletter biannuelle envoyée aux partenaires.

À l’avenir, le SIG-GR entend développer une offre encore plus en phase avec les attentes du grand public, à l’instar de cette carte de la qualité de l’air en Grande Région, où les données sont actualisées toutes les heures. « La demande pour des données transfrontalières harmonisées dans les domaines démographique, professionnel ou culturel existe », précise M. Hengen. Ainsi, parmi ses initiatives, le SIG-GR souhaite proposer peu à peu des tableaux de bord interactifs. Le premier a vu le jour l’an dernier et propose un aperçu de l’ensemble des festivals de cinéma organisés dans la Grande Région : plus d’une trentaine s’y tiennent chaque année, de Namur à Villerupt, de Mayence à Épinal. D’autres exemples, notamment dans le domaine de la santé transfrontalières, doivent suivre au printemps.

Dans cette dynamique, le SIG-GR projette de renforcer la coopération avec des acteurs académiques – parmi lesquels l’Université du Luxembourg – et prépare, à terme, des produits plus ciblés en fonction des demandes des acteurs de la Grande Région.