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C’est devenu un rendez-vous incontournable : le traditionnel hackathon Open data s’est déroulé les 24 et 25 octobre derniers. Après des éditions consacrées à la langue luxembourgeoise, au logement ou encore à la mobilité, cette année plus de trente experts de tous horizons étaient venus proposer leurs idées au service d’une meilleure utilisation des données du portail de l’emploi.
L’événement a réuni 35 personnes venues de plusieurs pays – dont la Belgique et l’Estonie – et issues du monde de l’entreprise, d’institutions gouvernementales, d’établissements publics ou encore de l’université. Six groupes se sont formés pour plancher sur des propositions qui avaient pour but de faciliter la recherche d’emploi.
Deux jours, c’est bref, surtout quand on les rapporte aux ambitions des projets présentés. Voici quelques exemples issus des présentations projetées au terme de ce marathon :
- Faciliter le rapprochement entre les compétences proposées au sein des curriculum vitae et les compétences demandées dans les offres d’emploi. Plusieurs équipes se sont penchées sur les moyens visant à mieux faire correspondre les compétences avec les offres d’emploi. À ce titre, une recherche a d’abord permis d’analyser le top 7 des compétences les plus demandées avec, en regard, le top 7 des compétences les plus souvent avancées dans les CV, le tout dans la base 2022-2024 de l’ADEM. Dans une seconde étape, l’équipe en charge du projet a déterminé les cinq compétences clés liées aux cinq offres les plus fréquemment publiées. Sur cette base, une carte du Luxembourg a été dessinée, en représentant pour chaque commune et chaque canton la première activité économique sur cette période, mais aussi en précisant sur ces trois années l’évolution d’une demande spécifique en fonction des critères remplis par l’utilisateur. Enfin, en fonction du domaine recherché, l’outil suggère à l’utilisateur de compléter ses compétences par celles qui lui permettront d’offrir un panel de savoirs et de connaissances riche et adapté ;
- Donner aux chercheurs d’emploi des indices liés aux employeurs (importance du turn-over dans l’entreprise par exemple) ;
- Bien positionner un CV dans la classification ESCO, qui catégorise les aptitudes, les compétences et les professions pertinentes pour le marché du travail au sein de l’UE ;
- Analyser les compétences recherchées par rapport à la classification ESCO ;
- Explorer les compétences dans la Grande Région, mais aussi des tendances en matière de compétences venues de l’étranger, le tout présenté sous forme d’une visualisation de données ;
- Aider à cibler les compétences qui sont recherchées sur le long terme, les compétences qui émergent et conséquemment ce que le Luxembourg peut offrir aux chercheurs d’emploi ;
- Dans le même ordre d’idées : optimiser les curriculum vitae afin de mieux les faire concorder avec les offres d’emploi. Ici, une interface permet de téléverser un CV avant de préciser, pour chaque compétence, le degré de maîtrise, chaque résultat précalculé pouvant être affiné par l’utilisateur ;
- Corriger les possibles inadéquations sémantiques entre les termes utilisés par le chercheur d’emploi et ceux utilisés par l’entreprise publiant ses offres. À titre d’exemple, un chercheur d’emploi va peut-être focaliser sa recherche par le biais de certains intitulés de poste, laissant sur le côté des opportunités qui auraient pu lui convenir. L’idée est donc d’améliorer la visibilité de carrières qu’il serait susceptible d’embrasser.
- Offrir un outil permettant de mettre en valeur les compétences les plus pertinentes sur son CV. L’idée sous-jacente est de retenir l’attention des DRH, mais aussi de créer rapidement des CV sur mesure en vue d’un emploi spécifique, avec un assistant épaulant le candidat non seulement sur le fond (l’expérience professionnelle est réécrite en fonction des compétences sélectionnées) mais aussi sur la forme (en adaptant par exemple le style en fonction du secteur d’activité). Parmi les défis auxquels s’est confronté l’équipe : la priorisation des compétence, ou la meilleure manière de nommer, d’étiqueter une compétence. Parmi les prochaines étapes en tête : l’idée d’afficher sous forme de cartes les compétences faisant encore défaut au candidat, libre à lui de sélectionner celles qu’il entend développer.
Pour mener à bien leurs développements, les participants avaient à leur disposition des jeux de données en provenance de l’ADEM et d’ESCO. Certains sont allés piocher plus loin, par exemple dans les jeux de données du Digital learning hub au Luxembourg.
L’événement, qui s’est déroulé au GovTech Lab, avait été introduit par Inès Baer et Gabriele Marconi, du Service Statistiques de l’ADEM.
Outre les compétences strictes en code, un soin particulier a souvent été apporté aux interfaces, qu’il s’agisse de visualisation de données sous forme de cartographie ou de bulles connectées en réseau ou de communication vocale avec un Chatbot capable d’affiner la recherche d’un emploi en accord avec les compétences ESCO. Un prototype d’app mobile, déjà très avancé, a ainsi été dévoilé.
La créativité, l’inventivité, l’originalité et la pertinence des maquettes présentées ont été à la hauteur des espérances fondées. Nous comptons d’ores et déjà sur vous pour l’édition 2025 !