La Carte sanitaire, vaste terrain d’exploration pour les data analysts

Publié le 4 juillet 2024

L’Observatoire national de la santé a publié en juin, en Open data, la Carte sanitaire 2023 : une petite pépite que nous vous dévoilons.

Anne-Charlotte Lorcy, entourée de Charles Pierre et Serge Eifes, dans les locaux de l'Observatoire de la Santé, le 27 juin 2024 (Photo : Dominique Nauroy)

La Carte sanitaire, c’est un état des lieux détaillé du secteur hospitalier. Il dresse l’inventaire des ressources du secteur hospitalier – et leur taux d’utilisation –, son organisation, ses activités : l’éventail est large. Pour en savoir plus, nous sommes allés rencontrer Anne-Charlotte Lorcy, coordinatrice générale, Serge Eifes, statisticien et Charles Pierre, expert en ressources du système de santé.

En fournissant des données objectives, ce rapport aide le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale à planifier et estimer les besoins sanitaires nationaux, aussi bien en nombre d’établissements hospitaliers qu’en lits et services hospitaliers.

Elle est mise à jour tous les deux ans. Les éditions 2021 et 2023 sont disponibles sur le site sante.public.lu.

Le jeu de données lié à la Carte sanitaire 2023 comporte plus de 150 fichiers, dont :

  • 4 documents PDF : un document principal incluant l’analyse complète (146 p.), une synthèse (50 p.) ainsi que deux fascicules focalisés sur les établissements hospitaliers (100 p.) et les services hospitaliers (79 p.) ;
  • 149 fichiers Excel qui présentent plusieurs dizaines de graphiques et de tableaux, focalisés par exemple sur l’évolution pluriannuelle du nombre de séjours et de journées d’hospitalisation, le nombre d’hospitalisations de jour, le nombre de lits installés par service et par établissement, la répartition de lits de soins intensifs, le nombre d’IRM au cours d’une période donnée, la durée moyenne des séjours à l’hôpital selon l’âge ou encore la répartition des accouchements entre résidentes et non-résidentes sur une période de cinq ans. Serge Eifes insiste sur l’importance des notes méthodologiques, afin de bien cerner les données et leurs limitations, aussi bien que des métadonnées, qui précisent notamment l’origine de ces données.

Cette édition va être complétée prochainement par un supplément sur l’activité de l’hospitalisation pédiatrique, ajoute Charles Pierre. Également dans les tuyaux pour le mois de septembre : un troisième fascicule présentera des indicateurs relatifs à la qualité des soins et à la performance du système de santé (exemples : les hospitalisations évitables, les délais d’attente pour des examens en imagerie médicale, etc.)

Les fichiers aujourd’hui disponibles constituent une véritable mine d’informations : « Cela fait partie de nos missions de mettre à disposition des décideurs, des professionnels de santé, des chercheurs, mais aussi, plus largement, du grand public, ces informations », indique Anne-Charlotte Lorcy.

Des chiffres clés dans un tableau de bord interactif cet automne

Par ailleurs, un premier set d’indicateurs relatifs à l’évaluation du système de santé et aussi à la santé de l’enfant, va être intégré à un tableau de bord interactif, qui doit voir le jour cet automne, « avec des chiffres clés sur l’état de santé, les comportements de santé – habitudes alimentaires, consommation de tabac, etc. – et la performance du système de santé, notre cœur d’analyse », précise Mme Lorcy. Le tableau de bord permettra de filtrer par âge, sexe, ou niveau d’éducation selon les indicateurs. Une fiche méthodologique indiquera notamment comment interpréter les données présentées.

Cette utilisation secondaire des données est un projet de l’ObSanté, qui se base sur la solution technique Qlik Sense supportée par le CTIE pour l’élaborer. L’actualisation de ces données, assemblées et mises en perspective par l’Observatoire, sera fonction des mises à jour effectuées par les différents producteurs de données – certaines sur une base annuelle, d’autres à des fréquences supérieures.

Ces éléments contribuent à une information transparente et aident à mettre en perspective la performance du système de santé national. Afin de réaliser cette analyse de la performance du système de santé, l’ObSanté s’est référé à un modèle d’analyse fourni par l’OMS pour son rapport «Eng gesond Zukunft», et planche aujourd’hui sur l’élaboration d’un cadre d’analyse spécifique au Luxembourg, en partenariat avec l’OCDE.

L’ObSanté, basé à Strassen, compte aujourd’hui douze personnes et soufflera en septembre ses deux premières bougies. Il est organisé autour de deux pôles :

  • Des experts thématiques chargés par exemple de l’analyse des systèmes de santé ou des questions de qualité en santé, de l’économie de la santé et des ressources non monétaires qui comprennent les professionnels de la santé, le nombre de lits, les équipements médicaux etc.
  • Des experts en analyse des données (statisticiens, data scientists, data architect, épidémiologiste, etc.)

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