Des utilisateurs satisfaits... mais loin d’être rassasiés
Published on November 17, 2023
L’enquête ouverte cet automne sur les usages du portail Open data révèle des attentes encore mal comblées dans de nombreux domaines
(c) SIP / Nicolas Bouvy
Vingt internautes ont répondu au questionnaire proposé sur notre portail.
70% se sont déclarés satisfaits ou très satisfaits par le portail Open data en général. « C’est beau, c’est propre, c’est clair », nous témoigne ainsi l’un des participants de l’enquête.
Parmi les griefs mentionnés, reviennent à plusieurs reprises
- la difficulté voire l’impossibilité de réexploiter des données publiées dans des formats non tabulaires, à l’instar du PDF ;
- des données qui tardent à bénéficier d’une actualisation.
Dans le même ordre d’idées, un utilisateur juge difficile la recherche des données les plus pertinentes et les plus récentes. La mise à disposition de données en temps réel n’est à ses yeux pas au niveau d’autres plateformes Open data.
Sur l’ensemble des personnes ayant participé à l’enquête, plus de la moitié s’y rend une fois par mois ou plus (20% une fois par mois, 30% plusieurs fois par mois, 5% tous les jours et 5% plusieurs fois par jour). 40% s’y rend à un rythme moins régulier, soit moins d’une fois par mois.
Logement, science et technologie : là où les données manquent prioritairement
Parmi les sujets jugés insuffisamment fournis, le logement se taille la première place, ex-aequo avec les questions de science et de technologie.
Ils sont talonnés par les données liées à la justice ; à l’environnement ; à l’éducation, la culture et le sport ; au droit et la sécurité publique ; à l’économie et aux finances. On compte également une demande plus générale pour davantage de statistiques.
L’intérêt s’avère encore élevé pour les thèmes ayant trait aux communes ; à la santé ; au gouvernement et au secteur public.
En revanche il s’émousse pour les questions de mobilité, placées au même rang que les sujets relatifs aux affaires étrangères ou à la population et la société.
L’énergie et, enfin, l’agriculture ferment le ban.
Une majorité des répondants (60%) ont déjà réutilisé des données publiées sur l’Open data luxembourgeois, dont 40% en ont fait la promotion sur ce portail.
Enfin, plus d’un participant sur deux a précisé quelles données actuellement inexistantes ou insuffisamment présentées sur le portail lui serait utile. S’y retrouvent des propositions très ciblées, d’autres plus vagues :
- Les flux de mobilités multimodales et des données plus récentes en termes de mobilité ;
- Davantage de données comparatives au niveau de la Grande Région, pour mettre en perspective les chiffres issus des administrations allemande, belge, française et luxembourgeoise ;
- Les résultats des inspections sanitaires auprès des restaurants ;
- Les listes georéférencées et actualisées des HORESCA, des structures d'accueil pour enfants, des médecins et vétérinaires ;
- Des données sur la vie politique ;
- Plus d’informations à caractère culturel ;
- Des renseignements plus fournis issus du registre des sociétés ;
- Des statistiques sur les plaintes déposées et leur catégorisation. ;
- Des statistiques criminelles ;
- Des liens vers les projets de recherche ;
- Des statistiques sur le nombre et types de handicaps ;
- Des statistiques mises à jour sur le bruit des avions ;
- Davantage d’éclairages sur le marché du travail ;
- Les salaires moyen et médian par industrie ; de même, la différence de salaire homme/femme par industrie ;
- Les types de dossiers traités par le tribunal et leur issue ;
- Enfin, les résultats de cette étude et des études similaires précédentes.
Outre la demande de données, un utilisateur regrette le nombre trop faible d’APIs actuellement disponible sur le portail.
Les réponses se sont étalées du 13 septembre au 1er novembre 2023.
Une stratégie pour impulser une dynamique nouvelle
Le faible nombre de participants ne permet certes pas de tirer des conclusions définitives, toutefois il est indéniable que beaucoup de données, inventaires et documents manquent encore à l’appel : les efforts menés au cours des dernières années afin de sensibiliser les acteurs publics et de les inciter à « libérer » leurs données doivent se poursuivre.
Pour autant, certains résultats interrogent : ainsi, le logement arrive en première position des données jugées insuffisamment documentées. L’offre de l’observatoire de l’habitat est pourtant loin d’être négligeable et elle répond à une exigence souvent formulée : ses données sont régulièrement mises à jour. Des exemples plus précis quant aux données faisant défaut auraient permis de mieux cerner le problème.
Enfin, la stratégie de données ouvertes du Luxembourg, publiée fin 2022, met l’accent sur les données à forte valeur, en faisant des domaines suivants des thèmes prioritaires :
- données géospatiales ;
- données sur l’observation de la Terre et l’environnement ;
- données météorologiques ;
- données statistiques ;
- données sur la mobilité ;
- données sur les entreprises et la propriété d’entreprises.
Les données en temps réel, elles aussi sollicitées dans le cadre du questionnaire, ne sont pas oubliées et sont mentionnées dans le cadre de cette stratégie.
Les données ayant servi à cette analyse sont disponibles dans ce jeu de données.